Place de la république, le 22 mai, lors de la manifestation contre l’allongement de la durée des cotisations de retraites. Un bonhomme, haut-parleur à la main, répète durant une heure et demi sa ritournelle : « …pour aider les sans-papier en lutte depuis plus d’un mois, pour aider les sans-papier en lutte depuis plus d’un mois … ». Il serait plus de 100 000 en France. Ils paient les cotisations, sont souvent rémunérés en dessous du minimum légal, travaillent dans des conditions indignes. Mais ce qui frappe d’abord, c’est le peu d’écho que reçoit son message, il croisera 50 000 manifestants estampillés, souriants ou braillant leur haine. Pourtant, il ne remplira pas sa petite tirelire en carton. Puis ce qui vient à l’esprit c’est la caisse antigrève de l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie), une organisation membre du MEDEF. Elle est évaluée à 600 000 000 euros, et les transactions entre 2000 et 2007 s’élèveraient à 19 000 000 d’euros. A la fin de tout ce grabuge, le bonhomme extenué donnera sa boite teintante. Il dodeline de la tête, a le sourire, il pense avoir fait (tout de même) une bonne pêche.
Ce texte avec photo nous a été envoyé par l’ami Vogelsong.