Archives mensuelles : août 2008

RSA: création d’un régime de précarité assistée

Serge Paugam dans Mediapart.

Les personnes en grande précarité moins protégées

L’application en 2009 de la réforme des tutelles risque d’abandonner à leur sort des personnes en grande difficulté sociale.

(L’Humanité)

RSA: un éditorial scandaleux du Figaro

édiotrialiste au figaro

Yves de Kerdrel, édiotrialiste au figaro

Les associations dénoncent un édito de Yves de Kerdrel qui propose vendredi 29 août de supprimer l’aide médicale de l’Etat pour financer le RSA. (source)

L’édito de Kerdrel.

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Précarité à la Réunion

source

Voici un témoignage, recueilli à l’ANPE de Sainte-Clotilde:

Jean-Yves, 36 ans : « Le shomaz lé touzour là »

« I fé 6 ans mi rod in travay. Banna i rod fé kroir nou vé pa travay. Mé lé pa vré. Mi sava l’ANPE toultan. Mi gingn pi konté le nonm de foi moin la fé lantretien, moin la parti randévou ansanm bann patron. Soman, kan ou na poin kalifikasion, koman i pé fé ? In zour, moin la fayi gingn in CDI, mé lafèr la kass an pay. Koméla, mi viv èk in RMI. Mon madame i travay pa non-pli. El osi nana in RMI. Nou nana dé zanfan ankor tann. Nou gingn zalokasion. Nout lozman i kout pa nou si shèr ke sa. Mé la vi lé pa fasil toulézour. Nou débatt. Apré rod pokwé demoun i bèk la klé. Souvandéfoi, moin nana in ti travay la méri, soman i dir pa lontan. Apré, rebelot. Shomaz. Moin lé rézigné. Moin la ziska désid mont in ti lantrepriz lespass vèr. Le konséyé l’ANPE, la di amoin nana lèd po moin. Soman, kan banna i koné moin na poin lapor, zot i èd pa. Là sat i fodré, sé banna, bann désidèr, i done la min. Banna i vé anlèv le shomaz isi La Rénion, soman le shomaz lé touzour là. Mi kroi sa sé kondanasion po La Rénion. Nout péi lé malfoutu. »

RSA, trappe à précarité

Clémentine Autain a bien analysé la manipulation que Sarkozy est en train de réussir avec le RSA:

La généralisation du Revenu de solidarité active (RSA), promu par Martin Hirsch, est symptomatique de la tactique sarkozyste : faire mine de casser les clivages et prendre au dépourvu l’opposition.

Généraliser la précarité: une belle idée de gauche, non? Tout le monde applaudit!

La logique du dispositif revient à considérer les petits boulots, l’intérim et les temps partiels comme une fatalité à accompagner socialement et non à combattre. Le RSA risque de conforter ces formes d’emploi et les bas salaires qui vont avec et de fonctionner comme une subvention aux entreprises. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le RSA pourrait se révéler machine à précarité. Quoiqu’on en dise, une autre logique est possible : partage du travail, hausse des bas salaires et des minima sociaux, meilleure sécurisation du contrat de travail, augmentation drastique des moyens alloués aux personnels du secteur social et à la formation professionnelle des moins qualifiés. Les 100 ou 200 euros en sus, évidemment bons à prendre, auraient pu être le fruit d’une revalorisation du RMI, ce d’autant qu’il a diminué en pouvoir d’achat depuis 2002. Mesure phare de lutte contre la pauvreté, qui touche plus de 7 millions de personnes en France survivant avec 448 euros pour les personnes seules sans enfant ou 941 euros pour les couples avec deux enfants, le RSA ne touchera pas le cœur de la pauvreté, laissant sur le bord du chemin les personnes les plus marginalisées face à l’emploi. Les moins de 25 ans resteront exclus des minima sociaux, alors que le taux de pauvreté a doublé chez les jeunes depuis les années 1970, et le minimum vieillesse continuera de plafonner à un niveau préoccupant.

How Big of a Deal Is Income Inequality?

Pour une fois, un texte en anglais. (Vous pouvez le traduire avec Babelfish)

C’est un article d’un scientifique, William Bernstein, publié par le New York Times.

Il prend notamment appuis sur une étude de l’économiste français Thomas Piketty, qui démontre que le développement de l’économie, de 1972 à 2006, a surtout augmenté les inégalités. Les plus riches ont augmenté plus que les autres leurs revenus.

Certains (les libéraux) considèrent que ce n’est pas grave.

L’auteur du texte cite deux études scientifiques qui tendent à montrer le contraire.

L’une fait un parallèle entre inégalités et le fort taux d’homicides (aux USA).

L’autre fait le parallèle entre le taux d’inégalité et l’obésité. Une autre problème pajeur aux USA.

Voici un extrait de l’article:

For example, researchers Thomas Piketty and Emmanuel Saez calculated that between 1972 and 2006, the portion of income earned by the top 10 percent of the population rose by half; for the top 1 percent, meanwhile, it doubled; and it quadrupled for the top 0.1 percent. For the top 0.01 percent, it rose sevenfold. The current disparities are nearly identical to those of early 20th-century American robber-baron capitalism.

Economic libertarians argue that this growing inequality is unimportant: aren’t the poor of 2008 still far better off in terms of real income, health, life expectancy, and material comfort than even the richest citizen in 1900?

The fallacy of this argument is that human beings do not measure their well-being by absolute real income or longevity — but rather in relative terms. To paraphrase H.L. Mencken, a wealthy man is one who earns more than his wife’s brother-in-law.

Further, a growing body of research reveals that the social and medical costs of inequality are high. Here is the tiniest of samplings:

• Among both American states and Canadian provinces, homicide rates closely track income inequality, even after the absolute level of income itself is carefully controlled for. That homicide is not driven by poverty alone is demonstrated by Canada, where, because of aggressive redistributive policies, the poorest provinces have the lowest inequalities and also the lowest number of violent deaths.

• It is becoming increasingly obvious among obesity researchers that the primary underlying factors in this epidemic are social class and income inequality.

It is no accident that the U.S., with the highest income inequality among the world’s developed nations, also has the highest incidence of obesity and its attendant comorbidities: diabetes, hypertension, and vascular disease.

Obesity may also be the reason that the U.S., ostensibly the world’s wealthiest nation, ranks 29th in life expectancy, right behind Jordan and Bosnia. Those who think that these problems are primarily the result of voluntary lifestyle choices should reflect on the difficulty of providing a family of four with fresh fruits and vegetables on a minimum wage salary.

Worse, extreme income and wealth inequality alone may hinder growth. After all “respect for property rights” is really, in most cases, shorthand for “respect by the have-nots for the property rights of the haves.” If those on the bottom rungs do not feel that they are getting a fair shake, the very bedrock of our prosperity crumbles into social and economic apartheid as millions of Americans flee to gated communities, millions more are required to staff the burgeoning private security industry, and yet more millions fill our prisons.

Une pasionaria des «sans rien» pour fédérer la précarité

Un tour de France au mois de juin, à la rencontre de toutes les misères. Un voyage éprouvant, en fourgon, qui alimente son ardeur et sa mobilisation. Pourtant, Fabienne Jouvet est malade, déclarée invalide à 100 %. Un tel périple est déjà un risque pour elle. Il lui aura coûté quarante-huit heures d’hospitalisation : check-up complet après deux semaines sur les routes. Les médecins l’ont tenue à l’œil. Sa famille a un peu tremblé. Mais de son côté, elle est ravie. Ragaillardie par l’action.

De retour dans sa petite maison de Tabanac (Gironde) à flanc de coteau, elle raconte, pleine de ferveur, un barbecue avec des SDF à Strasbourg, une manif toulousaine «avec des fauteuils électriques, et puis des retraités, et des mamans en poussettes». Elle dit «les gens en larmes», «ceux qui disent merci». «Je pense que c’est parce que je décris ce qu’ils vivent, que je dénonce leur misère. Ça a l’air de changer quelque chose.» Fabienne Jouvet a une idée qui ronronne comme un moteur : elle veut fédérer tous les précaires. Rassembler «sous un même dôme» les malades, les handicapés, les travailleurs pauvres, les mères célibataires, les chômeurs, les stagiaires… «Bref, toute cette nouvelle classe de sous-prolos.» Et c’est pour ça qu’elle parcourt la France. Le chemin, Fabienne l’a d’abord emprunté via la Toile, avec ceux qu’elle a baptisés «les sans-rien». Handicapée, mère de cinq enfants, obligée de «survivre» avec 700 euros par mois, elle crée son réseau en 2001, pour intervenir au plus proche, générer de l’entraide. Ce sera son combat, «une lutte contre la misère et la précarité. Un réseau de résistance, comme pendant la guerre». Sur Internet, les gens se croisent, et échangent. Aussi bien une boîte de lait pour bébé qu’un frigo ou des renseignements administratifs. Elle, elle veut aller plus loin.

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Sale temps pour les saisonniers immigrés

A lire sur 20 Minutes.

L’épicier solidaire

Guillaume Bapst est un passionné et un humaniste. Une solide conviction anime cet homme au rire contagieux : celle d’oeuvrer au rapprochement de l’économique et du social, trop souvent mis en opposition.

Cet homme est avant tout un visionnaire. En 1999, alors qu’il est confronté à de nombreux impayés de loyer en tant que gestionnaire de HLM, il s’intéresse alors aux raisons des retards et réalise que l’un des principaux leviers serait de permettre à ces familles de pouvoir faire des économies sur leur budget alimentaire, proportionnellement trop élevé. Une analyse le pousse à créer une épicerie solidaire, une épicerie qui a le goût et l’allure des autres épiceries mais dont les produits sont à très bas prix et les clients en situation de grande précarité. Mais c’est aussi un accompagnement par des ateliers précise Guillaume par exemple pour apprendre à gérer un budget. Au-delà de l’aide alimentaire, nos épiceries sont avant tout des outils d’insertion. Nous organisons des ateliers de cuisine, de coiffure, pour réapprendre à vivre ensemble et qui doivent amener les gens en situation de précarité à sortir de leur isolement et à reprendre confiance en eux.

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Vacances à la mer avec le Secours populaire

(Eric)

La Voix du Nord raconte comment 260 jeunes sont partis en vacances à la mer, grâce au Secours populaire.

« C’est comme une grande famille ! On se voit tous les ans, on rencontre d’autres gens, on fait connaissance ». De retour à Valenciennes, les familles parties avec le Secours Populaire, mercredi, à Berck et au parc d’attractions Bagatelle étaient contentes de leur « bonne journée ». « Les enfants se sont bien amusés ! », raconte une grand-mère, Gisèle. « Leurs parents et leurs grands-parents aussi ! », s’empresse d’ajouter Jacques, son mari. Cette sortie, c’est, chaque année, un moyen de s’évader d’un quotidien souvent précaire. Des difficultés qui, chez la plupart, proviennent du chômage. Certains sont RMIstes. D’autres souffrent de situations familiales inconfortables. Comme Christine, qui élève seule ses quatre enfants depuis que son mari l’a quittée.

Grande précarité

« Il y a de plus en plus de travailleurs en difficulté, également. Des gens qui ne gagnent même pas le SMIC ! La population en situation de précarité s’élargit, les personnes âgées avec des petites retraites sont de plus en plus nombreuses », explique Fabien, salarié de l’association qui a « très bien organisé la journée », aux dires mêmes des bénévoles et des familles. Cette bouffée d’air pur les a sortis de l’ordinaire : « On est tellement joyeux ! On oublie tout sur une journée... », témoigne Emilie, une maman. Les filles, plus timides, n’osent pas trop raconter. Mais lorsqu’on leur demande si elles y retourneront l’an prochain, la réponse fuse : « Oh oui ! ».