Archives mensuelles : mai 2010

Stagiaire dans l’âme

Titiou nous parle de la "génération D.", ces jeunes qui connaissent la précarité, les stages (Slate):

"L’autre cas, c’est le free-lance — de plus en plus nombreux, à tel point qu’on peut se demander si, à terme, le monde du travail ne fonctionnera plus que comme ça. Or quand vous êtes free-lance, vous vivez dans un monde beaucoup plus simple que celui des autres gens, les employés. Un monde régit par une règle: tu ne travailles pas, tu n’es pas payé. Mais attention, l’inverse n’est pas vrai. Tu travailles, tu as peut-être des chances de réussir à te faire payer au bout de quelques mois si tu sais te montrer suffisamment persuasif. Oui, le free-lance doit réussir à convaincre ses employeurs de le payer. Alors autant dire que pour lui, la retraite, c’est juste un terme militaire qui désigne le fait de se replier.

Cette idée d’être rémunéré en fonction de la quantité de travail est en train de s’inscrire dans la mentalité des jeunes. On peut me répondre que ce n’est valable que pour une portion de la population. Mais même dans les jobs proches du nouveau prolétariat, tels que les call-centers ou instituts de sondages en tout genre, vous êtes payés en fonction du nombre de formulaires remplis, du nombre d’appels passés. A l’Education nationale, un prof gagne plus s’il accepte des missions supplémentaires (comme être professeur principal)."

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Les limites de la flexibilité

Sylvaine Pascual s’interroge sur les limites de la flexibilité, à une époque soumise à la précarité, où on demande tout (et parfois n’importe quoi) aux salirés.

Il s’agit donc plutôt de faire le point sur nos propres limites, et le moment à partir duquel, à force de flexibilité et d’adaptabilité, nous nous sentons corvéables à merci, avec tous les sentiments de frustration que cela suppose. Car la flexibilité subie est terriblement génératrice de stress, avec toutes les conséquences que cela implique sur la santé.

Faire preuve de flexibilité, oui, être corvéable à merci: non.
Par ailleurs, si tout ceci est valable dans la vie professionnelle, il en est de même pour la vie personnelle, et en particulier dans les relations. Entre amis ou conjoints, le jeux de pouvoir peuvent tout aussi bien nous mener à faire preuve d’une flexibilité et adaptabilité excessives qui nous mettent à la merci des désirs de l’autre.

Sylvaine est coach spécialiste des relations humaines.

En grève de la faim pour le maintien de son RSA

Francis Choret, 56 ans, n’a que le RSA (Revenu de solidarité active) pour vivre. Il estime être victime d’une injustice quant au versement de son RAS.
« Je suis dépendant, financièrement, du revenu de solidarité active (RSA), explique le Déolois, Je touche ainsi 500 € mensuels et je paie ma chambre meublée, 200 € par mois. Mais le montant de ce que j’ai touché au mois d’avril n’était que de 400 €. En effet, le conseil général, chargé de verser le RSA, m’a averti que n’ayant pas de preuves réelles de mes recherches d’emploi, je serai sanctionné. Je trouve cela injuste, car que puis-je faire si les employeurs ne prennent pas le temps de me répondre ? Je veux bien comprendre que vu le contexte actuel, ils croulent sous les demandes, mais voilà, aujourd’hui, le résultat. Le conseil général dit m’avoir envoyé un courrier pour me convoquer afin que je m’explique, je ne l’ai jamais reçu. Du coup, arbitrairement, j’ai été ponctionné de 100 €… »

Chômeur, déclaré comme travailleur handicapé, Francis Choret a postulé, il y a peu, au sein d’une banque. Mais là encore, pas de réponse… « Et pourtant, c’est un handicapé qui était recherché ! » Alors, il est bien décidé à ne pas baisser les bras. Hospitalisé, lundi, car son état de santé était alarmant, il affirme vouloir aller au bout de son combat.

source:  Nouvelle République

La mobilisation des chômeurs et des précaires

Les chômeurs et les précaires se sont mobilisés, lundi 3 mai, pour un premier jour de grève contre la dégradation des offres d’emploi. « On cherche à remettre à plat ce que sont devenues les institutions de gestion de la précarité », précise Etienne, membre des Cafards de Montreuil, collectif faisant partie de la coordination nationale qui a lancé le mouvement du 3 mai.
« Des organismes comme la Caisse d’allocations familiales et le Pôle emploi font semblant de croire qu’il y a du travail partout, et que s’il y a des chômeurs c’est seulement parce qu’ils ne veulent pas bosser », poursuit l’organisateur, qui déplore « un système où on est obligé d’accepter des boulots de merde, très loin du domicile ou qui n’ont rien à voir avec nos qualifications, tout ça pour jouer le rôle du chômeur motivé et toucher nos allocations ».

(Le Monde)

La coordination des intermittents et précaires appelait, ce lundi, à une journée nationale d’actions un peu partout en France, marquée notamment par l’occupation d’une partie du siège de Pôle emploi à Paris suivie d’une évacuation des manifestants par les forces de l’ordre.

Cette journée d’action avait pour objectif d’exiger notamment la hausse des minima sociaux et des bourses d’étude, une mobilisation intitulée « Et si on inventait la grève des chômeurs »?

(Nouvel Obs)

Tu as volé l’orange (au supermarché)

Cet après-midi je suis allé au supermarché. Au moment où je passait à la caisse j’ai vu un type qui s’expliquait avec une caissière. Il avait un sac à dos sur les épaules. La caissière lui reprochait d’être passé en fraude avec ce sac rempli de victuailles.
Le gars, un grand binoclard d’une trentaine d’année, essaie de s’expliquer. J’avais cette nourriture dans mon sac en entrant.
La caissière se saisit d’un téléphone portable et appelle un "responsable".
Et c’est alors qu’on entend un homme à la voix stridente:
"Je le reconnais! Il va au bus du cœur! C’est un type qui va au bus du cœur, je le reconnais!"
Le type s’énerve. Une cliente finit par lui dire: "OK, on se calme". Et le gars au sac à dos lui lance: "Mets-la en veilleuse."