Titiou nous parle de la "génération D.", ces jeunes qui connaissent la précarité, les stages (Slate):
"L’autre cas, c’est le free-lance — de plus en plus nombreux, à tel point qu’on peut se demander si, à terme, le monde du travail ne fonctionnera plus que comme ça. Or quand vous êtes free-lance, vous vivez dans un monde beaucoup plus simple que celui des autres gens, les employés. Un monde régit par une règle: tu ne travailles pas, tu n’es pas payé. Mais attention, l’inverse n’est pas vrai. Tu travailles, tu as peut-être des chances de réussir à te faire payer au bout de quelques mois si tu sais te montrer suffisamment persuasif. Oui, le free-lance doit réussir à convaincre ses employeurs de le payer. Alors autant dire que pour lui, la retraite, c’est juste un terme militaire qui désigne le fait de se replier.
Cette idée d’être rémunéré en fonction de la quantité de travail est en train de s’inscrire dans la mentalité des jeunes. On peut me répondre que ce n’est valable que pour une portion de la population. Mais même dans les jobs proches du nouveau prolétariat, tels que les call-centers ou instituts de sondages en tout genre, vous êtes payés en fonction du nombre de formulaires remplis, du nombre d’appels passés. A l’Education nationale, un prof gagne plus s’il accepte des missions supplémentaires (comme être professeur principal)."