Archives de Catégorie: Analyse

Quand Internet détruit des emplois

Internet est-il en train de détruire des emplois partout dans le monde? Lire la suite

La pire humiliation du précaire

Martine est soulagée: sa mission d’un mois et demi (avec des horaires décalés) est terminée. Et elle s’aperçoit, en disant au revoir à une collègue (éphémère) qu’elle a oublié de saluer les autres. A cause des horaires décalés, justement. Elle ne les reverra probablement pas. Mais pourquoi les revoir?

La pire humiliation du précaire ce n’est pas les conditions de travail (souvent acceptables, quand on accepte le minimum légal), ce n’est pas non plus les horaires décalés, le stress ou la faible paie.

Non. Le plus humiliant c’est de ne pas appartenir à une communauté de travail.

Sans groupe auquel appartenir. Sans us et coutûmes à partager. Sans syndicat, bien sûr. Sans nom collectif. Juste des visages rencontrés, l’un le matin très tôt, l’autre le soir très tard, des collègues souvent connus de leur seul prénom.

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Tokyo Freeters

Le Japon compte aujourd’hui plus de deux millions de freeters : des jeunes précaires peu qualifiés qui, faute de moyens, ne peuvent se fixer.
Apparu dans la seconde moitié des années 1980, le terme freeter a d’abord désigné les jeunes Japonais désireux de s’affranchir du modèle traditionnel de dévouement à l’entreprise. Depuis, à l’image positive véhiculée par ce vent de liberté s’est substituée la réalité plus douloureuse de la précarité. Victimes de la morosité économique, les nouveaux freeters cumulent les emplois et se réfugient dans les cybercafés lorsqu’ils n’ont pas de toit. Dans une société où la compétition s’apprend dès le plus jeune âge, beaucoup se sentent coupables. Et si certains tentent de se révolter en organisant des manifestations, la plupart d’entre eux choisissent de rester seuls avec leur souffrance.
(Arte)

Pauvreté, précarité, solidarité en milieu rural

Rapport de la Documentation française à télécharger ici.

Les phénomènes de pauvreté et de précarité sont, en milieu rural, moins bien documentés qu’en milieu urbain. Dans un premier tome ce rapport dresse un état complet des connaissances sur les phénomènes de pauvreté en milieu rural, notamment : la typologie des habitants concernés, la nature des difficultés rencontrées, leurs effets sur l’activité économique et sur le mode de vie de ces habitants, la nature des réponses apportées. Le deuxième tome est consacré à l’analyse détaillée de la situation dans cinq départements, Nord, Ariège, Seine-et-Marne, Hérault et Creuse.
(septembre 2009)

La précarité énergétique

Une épée de Damoclès. Lorsqu’un foyer dispose de bas revenus et qu’il est confronté à une facture importante d’énergie, il se prive d’autres services, ou – au contraire – décide de ne plus se chauffer. Penser à long terme devient impossible.

On appelle cela la précarité énergétique. Derrière ce nom barbare se cache un phénomène complexe qui comprend des situations multiples.

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« Je déteste la commisération et l’exotisme social dans lesquels vont se vautrer ceux qui liront tous ces témoignages »

A lire, cet article du Monde, « Vivre avec le Simc demande beaucoup de débrouille »

Il y a longtemps que je ne regarde plus ma fiche de paie. Je la laisse dans son enveloppe et la range avec les autres. Elles s’accumulent dans un tiroir de la cuisine. Inévitablement, je sais qu’elle affichera le même salaire que le mois précédent : 1 055 euros.

Je déteste par avance la commisération et l’exotisme social dans lesquels vont se vautrer ceux qui liront tous ces témoignages. Mais il faut bien parler ; il faut dire cette expérience. Pour les journalistes, ce n’est qu’un marronnier qui annonce l’hiver. Pour moi, c’est une forme de vie. Et c’est la mienne.

Je suis caissière dans un hypermarché de province. J’ai 35 ans. Mon hypermarché fait en moyenne plus d’un million de chiffre d’affaires par jour. Dès le 7 du mois, je suis à découvert. Une fois que j’ai payé l’assurance de la voiture, l’essence, une petite complémentaire santé, le loyer de mon 25 m², l’assurance de ce logement, l’électricité et l’abonnement portable-Internet, je n’ai quasiment plus rien. Il faut manger aussi.

Seuls ceux qui connaissent cette forme de vie peuvent comprendre l’expérience de l’arbitrage inlassable et du calcul permanent. Je ne connais plus (mais les ai-je déjà connus ?) les petits excès – un livre, un cinoche, un restau, une fringue de marque – que l’on s’offre de temps en temps, en souriant, « parce qu’il faut bien se faire plaisir et qu’on n’a qu’une vie ». J’accepte cette vie ordonnée et triste. Je crois que je ne crois plus en la justice.

  • Nous sommes heureux car nous sommes ensemble, par Audrey C.

Je suis maman solo de deux enfants. Je vis au smic depuis cinq ans. J’ai privilégié le confort de l’habitation. Je vis dans une maison avec trois chambres et un jardin, en location. Avec un loyer élevé et des charges qui le sont aussi, les loisirs sont restreints. On sort très peu les week-ends. Je n ‘ai pas le droit aux aides sociales car il faut toucher moins que le smic. Dès qu’il y a des problèmes de voiture ou des grosses factures qui arrivent, c’est dur. J’ai un prêt de consommation et je puise trop souvent dedans. Pour les courses, j’arrive à dépenser moins grâce au hard discount mais pour le reste (mutuelle, assurances, électricité, essence…), c’est dur de pouvoir tout payer avec si peu.

Pour vêtir mes enfants, j’achète des vêtements d’occasion grâce aux vide-greniers ou sur Internet, via des petites annonces. Pareil pour les meubles, l’électroménager. Des amis nous font des dons. Pour Noël, j’ai pris des jouets d’occasion. Les vacances, mes enfants ne connaissent pas. Malgré toutes ces difficultés financières, ils sont heureux car nous sommes ensemble, nous avons chacun une bonne santé et il y a beaucoup d’amour qui fait que l’on se sent plus riche humainement. Mais quand je me retrouve seule dans ma chambre, je me mets à pleurer en pensant à notre vie de misère et comment s’en sortir afin que leur avenir soit meilleur.

Les précaires vont servir de boucs-émissaires

La crise financière, qui se mue en crise économique, menace-t-elle davantage encore l’accès aux soins des plus démunis ? Lire la suite

Besancenot : « Le RSA c’est la précarité absolue »

Invité sur RMC ce matin, Olivier Besancenot, porte parole de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) est revenu sur le Revenu de Solidarité Active mis en place par le gouvernement, et a notamment dénoncé l’injustice de son financement : « Le problème est de savoir si oui ou non, à un moment donné, on taxe le vrai capital. Par exemple sur le RSA, j’ai entendu une partie de la gauche se féliciter de la mesure. On dit « on a taxé le capital », mais en réalité, il y a 10 millions de personnes qui vont être taxées par le biais des assurances vie et compagnie. Mais le vrai capital, par exemple les profits, ne seront absolument pas touchés, dans la mesure du financement du RSA. Je suis en désaccord total avec le RSA.

Jean-Jacques Bourdin : Pourtant ça aide les RMIstes à trouver du boulot… ?

Olivier Besancenot : Quel boulot ? Des quart-temps, des mi-temps… finalement, on propose à la place de la pauvreté, la précarité absolue. L’argument consiste à dire « ceux qui cumulent l’ensemble de leurs allocations, auraient l’équivalent d’un salaire ». Mais quel salaire ? Pas d’un temps plein en tous les cas. Pas au dessus de 700 ou 800 euros.

Jean-Jacques Bourdin : Alors comment incite-t-on les RMIstes à retrouver du boulot ?

Olivier Besancenot : Comment incite-t-on le patronat à embaucher ? Pour moi, la vraie question, elle est là. Et on pourrait peut-être commencer par : comment inciter le patronat à arrêter de licencier ! »

source: RMC

Enquête emploi INSEE

Fichier PDF à télécharger.

Insee : Le chômage baisse, la précarité augmente

Repères 2007

A lire dans l’Usine nouvelle:
25,6 millions de personnes ont un emploi dont
3,1 millions en contrats précaires

2,2 millions sont au chômage soit
8 % de la population totale dont
3,3% de cadres
8,5% de femmes
7,4% d’hommes