Des cohortes de stagiaires gratuits pour les entreprises

Pour la journée de refus de la misère, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse donnent des miettes de pain aux stagiaires étudiants.

Le jour même de la Journée mondiale du refus de la misère, le ministre du Travail, des relations sociales et de la solidarité Xavier Bertrand et la ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche Valérie Pécresse, n’ont vu aucun cynisme à présenter au Comité des stages un projet de décret qu’on peut qualifier de véritable bras d’honneur vis-à-vis de tous ceux qui se sont battus pour que les stagiaires en entreprise ne soient pas des travailleurs sans contrat, sans droit et sans salaire.
S’appuyant sur la loi de mars 2006 sur l’Egalité des Chances de Dominique de Villepin, où un article sur la gratification des stages de plus de trois mois avait été ajouté en urgence en pleine crise du CPE, le décret présenté prévoit une gratification minimum de 12,5 % du plafond horaire de la Sécurité Sociale, soit moins de 30% du SMIC, et ce uniquement à partir du premier jour du 4e mois. Ce projet de Décret aurait donc permis de rendre tout à fait légal les stages de 3 mois sans aucune gratification, permettrait de rémunérer 379 euros un stage de 4 mois (soit 94 euro par mois!!) , 758 euro un stage de 5 mois (soit 151 euro par mois) et 1137 euros un stage de 6 mois (soit 189 euros par mois). Quelle avancée spectaculaire!!! Ce n’est que grâce à une révolte salutaire des membres de Génération Précaire présents que Xavier Bertrand a consenti à envisager une « amélioration » de ce texte avant son adoption. A la suite des discussions du comité des stages, plusieurs syndicats (CGT, CFE-CGC, FO, UNEF) avaient fait des propositions communes telles que la gratification dès le premier jour de stage à 50% du SMIC, progressive en fonction de la durée du stage et du niveau d’étude de l’étudiant, et l’impossibilité de créer des Diplomes universitaires sans cours dispensés par l’organisme de formation et composés uniquement de stages (vous ne rêvez pas, c’était une proposition du Comité des Stages!) . Des points d’accord qui n’auront même pas été relevés par les représentants du gouvernement.

Rappelons que cette loi sur la gratification des stages était sensée faire partie du projet de loi sur l’Egalité des Chances, et qu’un autre objectif affirmé du gouvernement est de professionnaliser les cursus et de rendre obligatoires des stages dans tous les cursus universitaires[1]. Belle égalité des chances qui rend obligatoire pour tous les étudiants des stages en entreprise avec une gratification aussi symbolique: on se demande comment les étudiants qui travaillent pour financer leurs études pourront y faire face. Non seulement on continue de nier tout apport de valeur de la part des jeunes qui font des stages en entreprise, mais en plus on offre sur un plateau des cohortes de jeunes travailleurs dociles et gratuits aux entreprises.

C’est tout l’équilibre du marché du travail qui est menacé par l’orientation que prend ce gouvernement. En même temps qu’on rend obligatoires les stages pour tous les étudiants, on autorise les entreprises à ne pas les payer pour peu qu’ils restent moins de 4 mois dans l’entreprise. Etant donné le nombre de jeunes inscrits chaque année dans les facs, c’est une marée de travailleurs gratuits qui s’abattra sur les entreprises, à leur grande satisfaction, malgré ce qu’elles aimeraient faire entendre.
Quelle que soit l’inexpérience d’un étudiant, il serait bien naïf de considérer qu’en trois mois en entreprise il n’apportera absolument aucune valeur ajoutée.

Etant donné l’absence de réponse aux demandes de moralisation des stages existants [2], des postes risquent d’être remplacés par des roulements de stagiaires étudiants, et ce dans tous les secteurs et à tous les niveaux de
l’entreprise. Partout des emplois pourront être occupés par des étudiants stagiaires gratuits, le seul contrôle étant aujourd’hui laissé aux organismes de formation dont on sait le peu de moyen pour vérifier l’aspect pédagogique et la cohérence avec le cursus des stages effectués.

De plus, alors que des réformes importantes sont en cours sur les régimes des retraites et le financement de la sécurité sociale, on continue d’exclure les jeunes de la participation à ces financements. Le gouvernement a tellement à coeur de réduire les cotisations des entreprises que le ministre Xavier Bertrand n’envisage pas qu’une rémunération décente des stagiaires puisse donner lieu à cotisation. A la suite de l’annonce d’une possible amélioration du décret, il continue d’affirmer sans ciller qu’augmenter la gratification des stagiaires serait un « coût
pour les finances de la Sécurité sociale car cela ne peut fonctionner que si nous augmentons la franchise ».
C’est dire à quel point le ministre est enfermé dans le carcan des revendications patronales, pour qui aucune gratification n’est possible sans franchise de cotisations sociales.

Nous ne pouvons pas laisser légaliser cette mise à disposition gratuite des jeunes pour les entreprises. Cela concerne tous les salariés, tous les demandeurs d’emploi, et surtout toute une société qui envoie à ses jeunes un message très clair: vous ne valez rien.

[1]: « Il faut professionnaliser tous les cursus », a insisté Valérie Pécresse devant les membres du comité, avant de préciser que chaque diplôme post baccalauréat devrait à terme comporter au moins un stage dans le monde professionnel. »
http://www.premier-ministre.gouv.fr/information/actualites_20/un_comite_veillera_professionnalisation_57226.html
[2]: La comptabilisation du nombre de stagiaires dans les entreprises n’est toujours pas actée: les propositions du comité des statges préoyaient d’en faire porter la responsabilité aux organismes de formation. Génération Précaire souhaite que les stagiaires soient inscrits au Registre Unique du Personnel, afin que l’inspection du Travail puisse faire son travail de détection des emplois camouflés en stages.
Aucune durée maximale n’a encore été fixée pour les stages étudiants.
Aucun quota de stagiaires n’est fixé auprès d’un même maître de stage: un maître de stage peut donc avoir en même temps une dizaine de stagiaires sans problème.
Aucun délai de carence entre deux stages n’est fixé: ainsi, un maître de stage peut avoir en permanence un stagiaire pour l’assister dans son travail.
Rien ne limite les reconductions de stage: en l’état, un stagaire peut être incité à effectuer plusieurs stages de trois mois gratuits à la suite sans que l’entreprise d’accueil en soit inquiétée.

En savoir plus:

http://fr.news.yahoo.com/afp/20071017/tfr-social-education-entreprises-gouvern-b7b6525.html

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-968122,0.html
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20071018.OBS0380/les_stages_indemnises_380_euros_a_partir_de_4_mois.html?idfx=RSS_politique
http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/autour_de_nous/l_actualite_du_jour/depeches_de_l_educat/&key=20071018&key2=071018113531.9xyn8foz.xml
http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/autour_de_nous/l_actualite_du_jour/depeches_de_l_educat/&key=20071018&key2=071018140216.berggf33.xml

31 réponses à “Des cohortes de stagiaires gratuits pour les entreprises

  1. J’ajoute un grain de sel : elle est où la valeur travail dans un stage non rémunéré ou si peu ?
    🙂

  2. @Filaplomb, je suis allé voir le blog de l’UMP : c’est la question des que des futurs ex-sarkozystes se posent.
    Le gouvernement à rendu un grand service aux grandes entreprises et au MEDEF avec ce coup de pute sur les stages. voilà de quoi rendre le travail gratuit, nous devrions faire un site de dénonciation des entreprises, appeller au boycot de celles-ci

  3. Merci pour cet article
    comme le dit cet article c’est avec cynisme que Xavier Bertrand et Valérie Precesse précarisent un peu plus les jeunes , je le vis au travers de mes enfants et j’en suis révolté

    cadre au chômage j’ai travaillé cet été en cdd dans le tourisme , j’étais payé au smic ,pour le même travail qu’une stagiaire payée royalement 300 € par mois, j’ai honte de mon pays

    Comment les gens se sont-ils laissés abuser par ce gouvernement ,

  4. Franchement ça me saoule… Pourquoi prétendre à une rémunération quand on est stagiaire? Stage = Formation avant tout. Je suis passé par le stage et c’était bien cool. Aujourd’hui je suis consultant et suis en mission pour la boite dans laquelle j’avais fait mon stage de fin d’étude, ils se souvenaient bien de moi. Je considère qu’ils m’ont mis le pied à l’étrier… http://okdak.wordpress.com

  5. Bertrand,

    Le problème est plus les entreprises qui utilisent des stagiaires pour remplacer des vrais postes. Moi aussi, j’ai fait des stages et je n’étais pas rémunéré… Mais ça ne dépassait pas 3 mois et c’était cadré par mes écoles !

  6. j’ai un exemple pour illustrer les sages propos de Nicolas
    la société dim en France prend des stagiaires en fin d’études dans les écoles de commerce , pour un poste de responsable marketing
    elle paie royalement ces stagiaires 500 euros pour un poste qui vaut presque 10 fois ça , surtout pour une personne qui aurait de l’expérience
    et de stagiare en stagiaire , elle fait l’économie d’un salaire
    et il semblerait que cette société mondialement connue et leader sur le marcher fonctionne essentiellement comme cela
    moi j’aurais cru que quand on est leader et qu’on gagne plein de sous , il est juste d’en faire profiter les autres
    et qu’au contraire il faut montrer l’exemple ,
    mais avec dim on est en plein chez les ricains;alors marche ou crève

  7. quelques remarques :

    Ne pas oublier que les formation/stages ne s’adressent pas seulement aux étudiants : la formation professionnelle aux chômeur est aussi concernée. Des stagiaires de 45 ans, ça existe.

    Les entreprises bénéficient de déduction fiscale pour les stagiaires et sont, normalement, tuteur de formation. Combien s’occupent réellement de tutorat ?

    L’argument « un stagiaire ne siat rien faire donc ne vaut rien » est complètement fallacieux. D’abord parce que ce n’est pas le cas, ensuite parce que j’ai vu des entreprises à la ramasse se mettre à niveau avec des stagiaires (qui apportent le dernier cri en matière de formation – profession de développement informatique par exemple), enfin parce que si l’entreprise prenait vraiment un stagiaire dans le but d’embauche à le clef -et oui, le stage sert à ça- elle prendrait son rôle de tuteur beaucoup plus à coeur.
    Un esclave, il faut le nourrir, le soigner et le loger. Les stagiaires sont beaucoup plus rentables !

  8. D’accord, mais pourquoi accepter ça? il suffit de ne pas signer la convention de stage? Je ne comprends pas…

  9. vrai que les ex-bagnards, depuis Vidocq, font d’excellents flics …

  10. Tout simplement parce que si on veut finir nos études, on doit faire ce stage.

  11. Faire un stage c’est aussi apprendre à travailler, à exercer son futur métier, acquérir des compétences, se confronter à la réalité professionnelle. C’est aussi s’investir, accomplir de vraies actions au même titre que si on était embauché puisque les missions qui s’ont confiées aux stagiaires servent à faire avancer l’entreprise. Le travail du stagiaire n’est pas abstrait ou théorique. Il sert l’entreprise,l’association, l’organisme qui l’emploie. Le stagiaire réalise bien un travail. A ce titre, je ne vois pas pourquoi, il ne serait pas rémunéré, surtout lorsqu’il s’agit de stages de deuxième année et plus. Le premier stage étant souvent un stage d’observation.
    En ce qui concerne, les étudiants, obtenir une rémunération pour effectuer un stage lui évite de se taper en plus des boulots d’étudiants à supporter en plus des ses heures de cours, de stage, etc. Ca permet aussi à l’étudiant de s’organiser financièrement surtout quand ce dernier n’est pas riche, ne bénéficie pas d’une aide matérielle parentale conséquente ou suffisante, voire inexistante pour nombre d’entre eux.

  12. Sarkozy a bon dos, les stages gratuits existaient déjà sous la gauche.
    Dans des « enfers libéraux » comme la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis il est exclu de faire travailler des étudiants sans les payer (par contre les études ne sont pas « gratuites », c’est-à-dire pas financées pour l’essentiel par le contribuable).

    C’est un vrai problème franco-français, et ça ne se résoudra pas par des mesures règlementaires de légalisation de l’esclavage. Il faut au contraire l’interdire, en cantonnant les stages gratuits à des activités ne pouvant être considérées comme un emploi sous peine de requalification.

    Par ailleurs le projet d’envoyer tous les étudiants en stage me parait assez foireux. Il vaudrait mieux une incitation qu’une obligation.

    Le travail forcé est interdit par les conventions internationales. Il y aurait peut-être une action juridique individuelle ou collective à mener, car quand la réalisation d’un stage conditionne l’obtention d’un diplôme et que la recherche du stage (et d’un stage de remplacement si ça se passe mal pendant le stage initial) incombe à l’étudiant, on est dans le travail forcé.

  13. @ Bertrand

    Ton embauche dans l’entreprise dans laquelle tu as fait ton stage ne remet pas en question la critique du projet de décret. Pour toi ça a bien marché, d’accord, et alors?? S’il est nuisible en général? Un cas particulier ne peut servir à justifier un système si celui-ci à des effets qui vont plus loin dudit cas particulier.

    « Ils m’ont mis le pied à l’étrier ». Du dis ça comme si on te faisait une faveur. Tu analyse un fait selon des conséquences (l’embauche) qui au moment de ton stage n’étaien pas du tout garanties. Ils t’ont pris parce que tu leur convenait, point.

    Il faut bien comprendre que le système de stages est au bénéfice quasi exclusif des entreprises. Le problème, c’est le manque d’emploi. Les stages ont un effet négatifs sur le nombre d’emplois disponibles (puisque des stagiaires pas ou très peu rémunérés peuvent faire le travail d’un « vrai » salarié): c’est le bénéfice qu’en tire les entreprises; le bénéfice qu’en tire les futurs travailleurs seraient la formation… bénéfice très relatif: les demandeurs d’emplois sont de plus en plus « formés », ce qui n’augmente pas le nombre d’emploi (au contraire!).

    La formation que les entreprises offrent à des gens comme Bertrand peut paraître positive si on s’en tient aux cas particuliers et à un moment déterminé. Mais d’un point de vue plus large, on voit les entreprises proposer un nombre d’emplois stables ou en baisse (automatisation, augmentation de la productivité des travailleurs, Sarkozy et son « travailler plus… ») à une meute de candidats prêts à tout pour sortir de la masse (dont le niveau ne cesse d’augmenter), et notamment à faire des stages pour pas un rond.

    Continuons comme ça, ayons tous un doctorat (à nos frais ou à ceux de nos parents), apprenons tous 5 langues (à la sueur de notre front), faisons tous des stages gratos, on arrivera à… à rien, sauf à faire le bonheur des quelques uns en haut de l’échelle, qui auront à choisir entre le caviar et le foie gras qui à leurs pieds se prosternent.

    NB pour le foie gras ou le caviar qui n’a pas la chance d’être l’élu des Dieux: culpabilise, t’est qu’une merde, bouge-toi le cul.

  14. Mon expérience de plus en plus longues des stages fait que j’ai une sensation de profond dégoût en lisant tout ça !

    @bertrand : tu as fait juste un stage ? Parce que perso dans mon école le seul stage qui peut déboucher sur une embauche c’est le troisième stage. Donc 2 stages ou ton argument ne tient.

    Sinon pas besoin de loi pour que les entreprises abusent des stagiaires. Les exemples sont nombreux. Dans le même genre que DIM.

    Une boite de la région de Belfort à un accord avec mon école pour qu’elle lui « fournisse » un stagiaire par semestre. Ce stagiaire va bosser sur un projet relativement simple que l’entreprise garde pour ce stagiaire justement. Le projet est même fait de la sorte qu’il puisse être suivis par des stagiaires… Tout cela pour une rémunération inférieur à 300 euros. Sympathique non ?

  15. C’est ce que je dis, refusez les stages pour pas un rond quand il n’y a pas d’intérêt pédagogique… Oui des types les accepteront à votre place, et alors? Vous trouverez les bons stages à leur place. Le stage n’a pas de valeur à l’instant t, c’est un investissement pour votre avenir à vous.
    Ce n’est pas simple de démarrer une carrière, et ce n’est pas d’aujourd’hui. Je ne dirais pas « Hélas » puisque je pense que c’est formateur que de se débrouiller un peu seul dans ce moment délicat.

  16. Le troisième stage est en effet celui qui ouvre le plus de possibilités pour obtenir éventuellement un emploi. D’ailleurs, dans mon cursus, le troisième stage était en fait un projet professionnel à l’issue duquel il fallait remettre un mémoire et non plus un rapport de stage. Le mémoire demandant un travail d’analyse qu’on ne trouve pas dans un rapport.

  17. Oui enfin tu as pas toujours le choix d’accepter le stage que tu veux Bertrand ! Des fois tu prends ce qu’on te donne, au bout du 20 ème CV quand toutes les boites te propose 300 euros …

    Et puis des fois les boites font faillite ton école te retrouve alors un stage d’urgence (avec les boites avec les quelles elles ont des accords …)

  18. @valeuf: 2 stages en entreprise, mais c’était en 1993 et 1995. C’est vrai que les temps ont changé et que la « professionnalisation » des cursus est passée par là. 1 stage que j’ai mis en évidence dans mes commentaires précédents, et 1 premier dans une boite qui faisait beaucoup appel aux stagiaires (une boite semie-publique semie-privée) Non dans le but de les « exploiter » mais de les former et de leur offrir une carte de visite.

  19. @valeuf: 20 CV c’est TRES peu!

    J’ai aussi eu l’occasion de faire appel à un stagiaire de manque de bol, ma boite de l’époque à licencié tout le monde pendant ce stage. On s’est entendu avec le maître de stage (prof) et l’élève pour que le malheureux puisse continuer son stage, et faire « semblant » l’objet étant de rendre un travail (rapport de stage) qui tienne la route. Le stagiaire a eu 17/20 et c’était amplement mérité. Je l’ai d’autant plus soutenu que sa résistance au stress a été mise à l’épreuve. Le dialogue, ça marche.

  20. On ne parle pas des stagiaires dans les formations style AFPA, Greta,Etc.. pour des chômeurs , les précaires , les « éremistes » profiteurs des fonds public qui ont juste le droit de faire leur stage et de se taire.. allons , allons , vous profitez de la gratuité des formations payés par les impôts des hônnètes gens qui travaillent EUX, alors vous n’allez pas mourir pour quelques heures données à la collectivité..

  21. À partir du moment où des gens effectuent un vrai travail et sont productifs dans des sociétés qui gagnent de l’argent, il n’y a aucune raison pour qu’ils ne soient pas payés au moins au salaire minimum légal d’un salariés. Les salaires de misère donnés aux stagiaires qui occupent de vrais postes contribuent à tirer les rémunérations des autres salariés vers le bas.
    Moins cher qu’un ouvrier chinois ? Le stagiaire français, de préference polyglotte quand le PDG parle à peine l’anglais ; jeune car enclin de donner les tendances à une équipe dirigeante qui frise la soixantaine ; mais aussi apte à créer un site Web de A à Z dans des boîtes où l’on pensait jusqu’à l’année dernière qu’une souris ne peut être que de l’agneau ou un rongeur ; et bien sûr naïf et un tantinet culpabilisé par sa sous-condition pour pouvoir être pressé comme un citron.

  22. Très bel article,documenté,j’ai appris plein de trucs dans un domaine que je ne connais pas.

  23. Je vais vous faire rire, on en palait avec Fil lors d’une réunion de blogueurs, voici un lien que vous pouvez venir visiter tous les mois pendant des années :
    http://www.toulouseweb.com/emploi/index.php
    Tous les mois depuis X années ils recherchent des stagiaires pour faire tourner leur boîte, s’il n’ y avait qu’eux 😉

  24. Juste un mot pour répondre à Bertrand:
    « C’est ce que je dis, refusez les stages pour pas un rond quand il n’y a pas d’intérêt pédagogique…  »

    Je trouve ça extrêmement facile à dire. Je trouverais ce raisonnement valable si nous n’avions pas à faire face à une volonté croissante de rendre les stages obligatoires pour l’obtention du diplome.
    Dans le même temps, j’ai assisté aux résultats d’un enquête sur les discriminations à l’accès aux stages… On ne pouvait pas nier que discrimination il y avait, sur l’origine, la ville de résidence, le sexe, le physique, etc. sans parler des stages obtenus par relation parce que les parents étaient correctement intégrés et avaient un réseau. Et le fait de faire de bons stages joue énormément sur la capacité à trouver un emploi par la suite (tout comme le fait d’avoir été obligé de faire un stage dans des conditions désastreuses lors de ses études joue sur l’état d’esprit dans lequel on va intégrer le monde du travail par la suite). Le stage est parfois un tremplin vers l’emploi, parfois un traumatisme qui laisse des traces et peut réellement affecter la vie professionnelle future.

    Je sais que j’ai un fond idéaliste, mais je pense que la loi doit protéger les plus faibles et leur permettre de réussir. Là, avec des stages obligatoires et gratuits, on dissuade simplement ceux dont les parents n’ont pas les moyens d’essayer d’obtenir un diplôme, ou on leur demande de le faire dans des conditions où seul un surhomme ou quelqu’un qui va le payer plus tard sur sa santé peut s’en sortir (stage + boulot alimentaire en même temps).

    Et pour ce qui est de la formation qui justifierait qu’on ne paye pas le stagiaire. Quand quelqu’un fait une mobilité interne dans une entreprise et occupe un nouveau poste, en général on ne lui supprime pas son salaire le temps de la formation et le temps qu’il soit pleinement efficace dans son nouveau poste. La formation sert l’entreprise à terme, ça fait partie des investissements qu’elle doit être capable de faire elle-même. Si elle juge qu’elle perd de l’argent en prenant un stagiaire, rien ne l’oblige à en prendre, alors que l’étudiant, lui, sera forcé de faire un stage.

  25. Pingback: On ne pourra pas dire qu’on ne sait pas » Blog Archive » Du “comité des stages”

  26. Stage obligatoire = connaissance de l’entreprise, et l’entreprise, c’est ce qui t’attend… La discirmination, c’est pas bien, on est d’accord… C’est un fléau conte lequel il faut lutter certes… Et la guerre aussi c’est pas bien… Mais bon moi je suis open, s’il y a des solutions intelligentes pur satisfaire tout le monde?…

  27. « la discrimination, c’est pas bien »?
    C’est tout ce que tu retiens?
    Ben ça vaut pas la peine que je me fende d’une réponse tiens.

  28. Oui ne te fends pas, merci… Tu auras compris que la discussion est difficile et que d’emblée je trouve tes arguments irrecevable. Je suis prersuadé qu’il faut suivre Sarko pour espérer sortir un max de monde du pétrain… Point, j’ai voté pour… Stop… Ras le bol… STOP

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