Voici un texte reçu du blog des Non-Titulaires de l’Education nationale.
Lorsque les citoyens français entendent, dans la bouche de Messieurs Sarkozy, Fillon, et consorts de l’UMP, qu’il y a trop de fonctionnaires, qu’il est impératif de supprimer des postes (parce que «le privé» serait le monde parfait et probant de la création d’emplois…), certains pensent qu’il y a toujours une marge entre les déclarations d’intentions et les actes.
A celles et ceux qui n’y croyaient pas trop, l’annonce selon laquelle l’Education Nationale va supprimer, l’année prochaine, plus de 10.000 emplois leur a rappelés qu’il ne s’agit pas de bluff, mais d’un dogme ultra-libéral dont cette équipe gouvernementale et cette majorité poursuivent l’application. Car la dette publique justifie tout.
Cette dette qui avait baissé entre 1997 et 2002 était repartie à la hausse après 2002 et continue d’augmenter, alors que la suppression de nombreux postes de fonctionnaires a commencé depuis 2002. Suppression, mais augmentation de la dette : cherchons l’erreur.
Mais la suppression de postes de fonctionnaires passe par des départs en retraite qui ne sont pas remplacés, un nombre de postes aux concours inférieurs aux besoins de remplacement.
Lorsqu’il est arrivé à la tête du Ministère de l’Education Nationale en 2004, M. Fillon a trouvé un gibier à son goût : des non-titulaires, non protégés par le droit public. Résultat : à la rentrée scolaire de 2004-2005, 30.000 professeurs et personnels administratifs n’ont pas été réemployés. Car ces citoyens étaient employés par l’Etat depuis des années (3, 5, 10 ou 15 ans), dans le cadre d’un contrat annuel, répété à chaque rentrée. Ainsi, ces nombreux professeurs non-titulaires ont passé 3, 5, 10 ou 15 CDD annuels avec l’Etat.
Dans le droit général du travail, il est impératif pour un employeur de convertir un CDD en CDI, au-delà de trois. Mais le Droit, pour l’Etat, lorsque de tels dirigeants sont à sa tête, c’est bon pour des citoyens rêveurs, illuminés. La loi, le droit, ce sont eux.
Et si vous voulez protester, ne pas accepter le sort qu’ils vous ont fait, il ne faut pas engager une procédure devant un Conseil des Prud’hommes, mais devant un Tribunal Administratif. Résultat : ces Tribunaux sont over-bookés par les procédures contre les immigrés clandestins, et vous devrez attendre trois ans, ou quatre.
En attendant, vous serez ailleurs, vous vous serez reconverti, ou alors… 30000 personnes envoyés directement au chômage, c’est le plus grand plan social que la France ait connu, mais les Français n’en ont rien su.
Pourquoi ? Qui aurait pu le leur apprendre ? Les médias. Mais les médias sont aux ordres. Et M. Fillon a ainsi pu devenir premier ministre. Lorsqu’il sera remercié, il cumulera plusieurs traitements, retraites. Le Trésor Public l’aura enrichi et l’enrichira. Il aura appauvri plus de 30000 citoyens dont le parcours professionnel fut souvent salué par les inspecteurs d’académie, leurs collègues, etc. Du jour au lendemain, ils ont disparu des collèges et lycées.