Archives de Tag: travail

Education : Xavier Darcos invente la fonction publique des précaires

Un contrat aidé est un contrat de travail dérogatoire au droit commun, pour lequel l’employeur bénéficie d’aides, qui peuvent prendre la forme de subventions à l’embauche, d’exonérations de certaines cotisations sociales, d’aides à la formation. Le principe général est de diminuer, par des aides directes ou indirectes, les coûts d’embauche et/ou de formation pour l’employeur. Ces emplois aidés sont, en général, accessibles prioritairement à des « publics cibles », telles les personnes « en difficulté sur le marché du travail » ou les jeunes. Ils relèvent du secteur marchand (c’est le cas par exemple des contrats « initiative emploi ») ou du secteur non marchand (par exemple contrats « emploi-solidarité »). Dans le second cas, ils sont le plus souvent conclus par des associations, des collectivités territoriales ou des entreprises publiques … / … Les personnes « en difficulté sur le marché du travail » sont : les demandeurs d’emploi de longue ou de très longue durée (par exemple les personnes ayant 12 mois de chômage dans les 18 mois précédents, ou 24 mois dans les 36 mois précédents), les bénéficiaires de minima sociaux tels que l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ou le RMI, les personnes handicapées, les personnes de plus de 50 ans au chômage depuis plus de 3 mois ou en congé (ou convention) de conversion, les jeunes sans aucune qualification

Lire tout l’article chez Slovar

Université de Hambourg : des scientifiques à un euro

par Stephan M.

Une douzaine de scientifiques sans emploi ont été obligés par la “Bundesagentur für Arbeit” (agence allemande pour l’emploi) à travailler pour l’université de Hambourg. Il s’agit du fameux “travail à un euro introduit” par la réforme Hartz IV. Si on a cru que ces mesures de coercition ne sont appliquées que sur des chômeurs peu qualifiés, on doit rectifier ses croyances. Pourquoi faire venir des gens diplômés de pays lointains pour un salaire “compétitif” si on dispose de scientifiques chez soi qui, de plus, font un travail hautement qualifié pour un euro de l’heure, et ceci sans que l’employeur ait à payer ni cotisations sociales ni salaires ? Lire la suite

Le RSA, ce n’est pas la justice sociale

extrait du blog L’Economie politique, de Gilles Ravaud:

Il y a quand même deux ou trois trucs qui clochent.
Le premier, c’est la philosophie sous-jacente du bidule, cette idée détestable qu’il faut “inciter” les gens à “travailler plus”. Oh là là c’est sûr, gagner 500 ou même 1000 euros par mois, c’est tellement bien, je vais m’en contenter, il faut vraiment que quelqu’un me pousse aux fesses pour que je daigne travailler plus !
Le deuxième, qui y est lié, c’est que, dans la pratique, ce n’est pas parce qu’ils vont perdre leur RMI que de nombreuses personnes ne travaillent pas. Au contraire, ainsi que l’expliquait déjà Hélène Zajdela dans notre immortel ouvrage sur les idées reçues en économie, un nombre non négligeable d’anciens allocataires du RMI travaillent… alors que ces personnes y perdent financièrement.
Non, si des tas de gens ne travaillent pas, c’est parce que, surprise surprise… il n’y a pas de boulot ! Ou alors, même quand il y a des emplois, c’est parce que ces personnes sont malades, parce qu’ells n’ont pas le permis de conduire, ou pas de véhicule, parce qu’il faut qu’elles s’occupent d’un enfant ou d’un parent, etc. Comme le dit Dominique Méda, “la plus grande partie des problèmes qui font obstacle à la reprise d’emploi des bénéficiaires de minima sociaux ne sont pas d’ordre monétaire”.
Le troisième, c’est que tout le monde s’excite parce que Sarkozy “taxe le capital pour donner aux pauvres”. Mais les revenus du capital restent taxés à hauteur de seulement 12%. Cela reste beaucoup moins que le taux auxquel le travail est taxé.
Enfin, ce dispositif revient à ce que la solidarité nationale s’adresse non pas à quelqu’un de malade, de vieux, d’handicapé ou sans emploi, mais à un travailleur. Ce genre de dispositif normalise le fait que les entreprises versent des salaires trop faibles pour pouvoir vivre dignement, et/ou que des tas de très mauvais emplois existent, voire se développent. C’est ce qu’explique très bien Denis Clerc dans cet entretien : avec le RSA, les entreprises sont d’autant plus incitées à proposer des emplois de quelques heures de travail par semaine, emplois que les personnes seront de plus en plus “incitées”, ou contraintes, à accepter. En effet, “dans la nouvelle logique de droits et de devoirs, il y aura davantage de pression sur les candidats pour qu’ils acceptent ces emplois, qui sont paupérisants”. Enfin, comme le souligne Denis Clerc, aucune demande n’est adressée aux entreprises dans ce dispositif.

La souffrance au travail

L’intensification du travail est une cause de souffrance, explique Philippe Davezies, chercheur en médecine et santé du travail (Alternatives économiques).

« La souffrance au travail est toujours liée à un conflit entre la volonté de bien faire son travail, en accord avec certaines règles implicites de la profession, et une pression qui les pousse à négliger ces règles pour augmenter leur rentabilité ».

En intensifiant le travail, le manager contraint le salarié à faire plus de choses en moins. Et donc il l’oblige à se concentrer sur l’essentiel, et à délaisser un certain nombre de tâches moins importantes, mais jugées utiles. D’où un conflit entre le désir de bien faire son travail et le soucis de rentabilité. Ce conflit est source de souffrance.

La souffrance au travail concerne les personnes de façon inégale:

Les gens qui ne sont pas en parfaite possession de leurs moyens n’auront pas le courage de poser sur la table leurs difficultés, de peur d’être repris en main par la hiérarchie. Ils vont dissimuler leurs faiblesses, s’isoler, tenter de travailler plus pour tenir le coup et finir par craquer au bout d’un moment, parfois en allant jusqu’au suicide.

(source: AE)

Stages: quelques propositions

Abadinte se définit comme un jeune socio démocrate. Nous publions ici un billet au sujet des stages qu’il nous a envoyé récemment. Ce qui est intéressant, c’est qu’il fait des propositions. Il va de soit que le récent « accord » passé par le gouvernement arrange surtout les entreprises…

Xavier Bertrand a annoncé le 31 janvier dernier que les stages vont changer du tout au tout. Je me dis : « Victoire »! Nous allons enfin pouvoir avoir une indemnisation pour un travail, une vraie! Pas l’aumône reçu par les étudiants!

Et lorsque l’on apprend le vrai sens du changement, on se rend compte dès lors qu’il n’en est rien. Xavier Bertrand est un passéiste, conservateur, rétrograde qui permet à des entreprises de faire travailler de jeunes hommes et femmes pour une misère. En effet, Xavier Bertrand légalise le stage à 300€ net par mois.

Avec 300€/mois, un jeune ne peut pas se loger, ne peut pas acheter à manger, ne peut pas prendre les transports, ne peut pas se soigner. 300€/mois dans une entreprise qui peut-être vous embauchera c’est donc se sentir obligé de faire plus que les autres.

C’est donc arriver à 8H30 pour être au boulot avant tout le monde. C’est donc partir à 20h pour fermer l’entreprise avec son patron. C’est ne pas prendre de pause déjeuner. C’est ne pas prendre de pause dans la journée. C’est fournir la plus importante masse de travail possible et inimaginable afin d’être au top et que peut-être un jour l’employé se décide à faire passer le stagiaire en CNE (heureusement ce contrat précarisant une personne sur 2 ans est révolu), en CDD très certainement et si on a de la chance en CDI (avec le nombre de mois maximum d’essai afin de pouvoir éjecter la personne).

Mais ce qui se passe généralement, c’est que le stagiaire se fait remplacer par un stagiaire. Xavier Bertrand reprend en fait la décision inique prise le 17 octobre dernier.

S’il voulait vraiment être progressiste, je propose à Xavier Bertrand ministre du travail (et donc pas des stages, étant donné que le stage est une formation dont les personnes qui en bénéficient sont les batards de la société) de suivre mes indications:

  • Suppression des stages
  • Création d’un CDD formation

Le CDD formation serait un CDD amenant une rémunération décente en fonction du nombre de mois de formation déjà effectué.
– Un CDD formation ne peut pas être inférieur à 3 mois.
L’étudiant effectuant un CDD formation entre 3 et 5 mois inclus :

  • L’entreprise rémunère au minimum 33% du SMIC brut l’étudiant,
  • L’entreprise ne paie pas la sécurité sociale,
  • L’entreprise est dans l’obligation de dédommager intégralement les frais de transport et de nourrir l’étudiant pendant la formation,
  • L’entreprise est dans l’obligation d’aider l’étudiant à se trouver un logement,
  • L’entreprise est dans une obligation de formation continue envers l’étudiant et l’école.

Le étudiant effectuant un CDD formation de 6 à 12 mois inclus :

  • L’entreprise rémunère au minimum 66% du SMIC brut l’étudiant,
  • L’entreprise ne paie pas la sécurité sociale,
  • L’entreprise est dans l’obligation de dédommager intégralement les frais de transport et de nourrir l’étudiant,
  • L’entreprise est dans l’obligation d’aider l’étudiant à trouver un logement,
  • L’entreprise est dans une obligation de formation continue envers l’étudiant et l’école,
  • L’entreprise donne au minimum un jour de repos de RTT par mois travaillé.

Si l’étudiant dépasse les 5 mois de CDD formation alors que la Convention collective stipule 5 mois de CDD formation, l’entreprise devra rétribué l’étudiant d’une prime correspondant au nouveau seuil atteint (et donc payé l’ensemble du CDD à un minimum de 66% du SMIC). Si l’étudiant dépasse 12 mois de CDD formation selon la Convention collective, l’entreprise devra considéré le CDD formation comme un CDI.
Le CDD formation est désormais aussi considéré comme une période d’essai. Un étudiant embauché après un CDD formation n’a pas de période d’essai à effectuer selon les conventions collectives.
Une entreprise de plus de 50 salariés ne peut embaucher de CDD formation qu’à condition que le nombre de CDD formation dans le nombre total d’employés ne dépasse pas 10%.
Qu’en pensez-vous?

Précarisation ordinaire: message sur un forum

Wildo tient un blog engagé (et qui a équilibre précaire dans sa blogroll).

Cette jeune femme relève un commentaire lu sur un forum de désirs d’avenir, avec une orthographe et une syntaxe chancelantes: « Difficulté à trouvé du travail endettement, vie chère… »

Lire la suite sur son blog.

Les personnes les plus en difficulté sur le marché du travail

Gaël vient de m’envoyer une note produite par les services du ministère du Travail. Ca concerne les personnes les plus en difficulté sur le marché du travail.

A télécharger ici:

note_de_veille_87finfin.pdf

Vacataire, vas-tu te taire?

Ce matin, Christophe* est excité. Survolté. Le chef de projet lui a demandé d’installer une vingtaine d’ordinateurs en réseaux. Lui, simple vacataire, prend la tâche très au sérieux. Trop, sans doute. Il veut prouver ses compétences. Et même démontrer des compétences qu’on ne lui demande pas. C’est là le hic.

Tout ce que souhaite le chef, c’est qu’on branche ces foutus ordinateurs. Qu’on les connecte à Internet et que le wifi fonctionne. Point barre. Alors, qu’est-ce qu’il va inventer, Christophe, en cherchant à « reconfigurer » les postes, comme il dit ? Pourquoi il cherche des prises double ou triple ? Pourquoi il bidouille le panneau de configuration de windows ?</p Lire la suite

La loi du nombre

6 milliards de gens sur Terre, et moi, et moi, et moi… Lire la suite

Sémantique du trompeur

Comme l’explique si bien le site homonyme, les mots sont importants.
Ils le sont d’autant plus que la novlangue libérale a totalement phagocyté l’espace médiatique, et, à travers lui, a imprégné nos esprits, au point d’entraver nos aptitudes au débat et à la réflexion. Lire la suite